L'IA va-t-elle changer
les soins
dentaires ?
Des équipements en cabinet qui ont déjà bien évolué
Depuis 20 ans, le plateau technique du chirurgien-dentiste a beaucoup changé. Rien d’exceptionnel aujourd’hui à voir les cabinets dentaires équipés d’appareil d’imagerie médicale, de scanners intra-oraux, de microscopes endodontiques, et même de scanners tomographiques (CBCT) qui permettent l’acquisition de données radiologiques tridimensionnelles avec des seuils d’irradiation compatibles avec une pratique quotidienne.
Couplées à la généralisation de la conception et fabrication assistée par ordinateur (CFAO), ces avancées numériques ont généré de nouvelles possibilités thérapeutiques permettant notamment aux prothésistes de conceptualiser et de fabriquer des prothèses toujours plus adaptées à l’esthétique et à la morphologie des patients. Les praticiens ont ainsi pu affiner leurs diagnostics et améliorer considérablement la qualité et la pérennité de leurs plans de traitement.
IA – praticien, un binôme à inventer
Si l’IA ne va pas bien évidemment remplacer le praticien, elle va transformer les conditions d’exercice du métier tout comme la relation avec le patient. La technologie permettra notamment d’automatiser les tâches récurrentes et ainsi de laisser aux chirurgiens-dentistes plus de temps pour se pencher sur des missions à réelle valeur ajoutée. Le défi des années à venir consiste à organiser des interactions vertueuses entre l’expertise humaine et les apports de l’IA.
Une nouvelle organisation sera nécessaire dans les cabinets avec une stratégie globale à mettre en place (s’assurer de la puissance du parc informatique pour avoir la capacité de calcul indispensable à l’usage de l’IA, penser à la sauvegarde des données…). Un accompagnement sera probablement requis pour y parvenir. S’entourer de nouveaux collaborateurs (prothésistes numériques, manipulateurs en radiologie, techniciens utiles à la gestion du flux numérique…) pourra également s’avérer essentiel. De nouveaux métiers et collaborations vont se créer.
Pour ne pas se faire distancer, les professionnels devront être sensibilisés et faire évoluer leurs compétences par un complément à leur cursus initial et de la formation continue pour les praticiens en exercice. Car les professionnels du secteur dentaire de demain devront être compétents dans leur domaine de prédilection mais aussi maîtriser parfaitement les nouvelles technologies dont ils feront usage tous les jours. Un challenge valorisant pour les chirurgiens-dentistes qui vont devenir en quelque sorte des praticiens augmentés !
L’IA a déjà changé les soins dentaires
Les chirurgiens-dentistes n’ont pas attendu pour faire évoluer leurs pratiques. Nombreux sont ceux qui ne réalisent plus leurs empreintes de façon traditionnelle mais grâce aux caméras numériques. Pour établir le diagnostic, les habitudes changent également. L’IA aide à analyser et interpréter de façon plus rapide et plus fine les examens complémentaires tels que les radios. L’interprétation de ces images nécessite beaucoup d’expérience. L’assistance de l’IA apporte une vraie valeur ajoutée car elle évalue des millions d’images. Grâce aux algorithmes, une analyse plus pointue est rendue possible et s’avère très utile dans certains cas comme la prédiction de la carie dentaire.
Dans le domaine de la parodontie, l’IA permet de classer efficacement les patients en parodontites chroniques ou agressives, en fonction de leur profil immunitaire antérieur et actuel. À la clé, une rationalisation des traitements établis sur la base d’un diagnostic plus précis sur lequel les praticiens peuvent s’appuyer.
En dentisterie prothétique, les bénéfices sont bien là aussi. Avec la CFAO, les méthodes d’IA sont capables de concevoir des onlays, inlays, couronnes et bridges avec une plus grande justesse. Leur conception peut ainsi être adaptée à chaque cas.
L’orthodontie est probablement la discipline où l’utilisation de l’IA est la plus prometteuse. Les modèles virtuels et les scans 3D sont des outils très utiles pour évaluer les anomalies dentaires et cranio-faciales, ce qui permet de préciser les dispositifs tels que les gouttières et de personnaliser l’approche thérapeutique. Par exemple, quand un praticien analyse la radio de son patient, il pourrait se concentrer sur le décalage des mâchoires et délaisser d’autres informations en dehors de son expertise, comme la position des vertèbres. L’IA va permettre d’intégrer ce type d’informations pertinentes.
Côté utilisateur, l’IA apporte aussi ses avancées via l’internet des objets. Les brosses à dents électriques intelligentes s’appuient ainsi sur des capteurs pour permettre de trouver la bonne quantité de pression lors du brossage et ainsi d’être mieux guidés.
Outre les contributions aux soins directs des patients, l’IA peut aussi apporter plus de confort au quotidien au sein des cabinets dentaires. Certains logiciels de commandes vocales sont ainsi capables d’extraire des radiographies et des dossiers patients. Les praticiens et leurs assistants n’ont ainsi plus à rechercher constamment ces documents sur leur ordinateur. Ces opérations réalisées en mains libres rendent non seulement la pratique plus efficace mais aussi la zone de travail plus propre et plus sûre
L’IA aide à analyser et interpréter de façon plus rapide et plus fine les examens complémentaires
Une séance à ne pas manquer au Congrès ADF 2024 !
Discuter des enjeux éthiques et de l’exigence d’une garantie humaine de l’intelligence artificielle avec un expert. C’est possible ! Venez rencontrer David Gruson lors de la séance phare du Congrès de l’ADF, le mercredi 27 novembre 2024 à 9h, et prenez part aux avancées qu’offre l’IA. Plus d'infos sur adfcongres.com