Des données aussi importantes que la santé de nos patients
Nous sommes l’une des professions les plus exposées aux cyberattaques.
Le numérique a, en effet, pénétré nos cabinets dentaires de façon inévitable et il nous est nécessaire au quotidien. Grâce à lui, nous sommes plus agiles, notre expertise plus sûre et nos actions plus rapides mais, à cause de lui, nous devenons aussi plus vulnérables voire condamnés à l’arrêt en cas de cyberattaque. Cette menace ne peut pas être négligée par notre communauté.
Cette déficience ne nous ressemble pas !
Notre profession a longtemps été très avancée pour la sécurité sanitaire de ses patients et de ses équipes soignantes (VIH, hépatite…).
Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes en retard pour la sécurité informatique de nos données.
Alors que les actes d’hacking visent de plus en plus souvent des hôpitaux ou des établissements de santé, nous voudrions croire que cela n’arrive qu’aux autres. Cette croyance naïve est dangereuse et il nous faut la démystifier.
Une chose me frappe dans nos conversations amicales et professionnelles.
Aucune, aucun d’entre nous n’ignore l’existence de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament et de ses recommandations pour sécuriser nos prescriptions. Mais combien d’entre nous connaissent l’existence de l’Agence du Numérique en Santé et ses recommandations en matière de cybersécurité de nos données de santé ?…
Un faible score très inquiétant.
Nous sommes désarmés face à un piratage de messagerie, et bien plus devant une cyberattaque avec demande de rançon.
En matière numérique, nous sommes des professionnels à risques et ces dangers sont majeurs. Ils mettent en péril l’exercice même de notre métier et hypothèquent notre continuité opérationnelle. Que ferons-nous demain matin si notre cabinet est hacké ?
Nous serons dans l’impossibilité de réaliser la prise en charge de nos patients. Nous serons dans l’incapacité d’accéder à notre agenda, de réaliser et d’enregistrer des actes aussi simples que des radios ou des empreintes numériques. Nous ne pourrons plus établir d’ordonnance.
En un instant, un hacker peut entraver
ou anéantir - et pour un long moment -
nos cabinets et nos équipes.
La cyberattaque aura un triple impact. Elle paralysera notre activité, affectera financièrement nos structures et altèrera notre réputation.
Sans parler des éventuelles rançons que nous pourrions être contraints de payer et des assurances qui couvrent peu, pas ou mal ces risques, nous laissant seuls face au désarroi et aux difficultés.
La cybermenace se répand très vite. Nous devons élever nos niveaux de sécurité. Voilà pourquoi, vous trouverez dans ce nouveau numéro de Tooth les réflexes et les bonnes pratiques à adopter. La sécurité informatique n’est pas un sujet subalterne. Elle est au cœur de nos engagements.
Je veux voir dans nos nouvelles prises de conscience, individuelle et collective, une version 2.0 du serment d’Hippocrate.
Nous nous sommes engagés à ne jamais nuire à la santé de nos patients. Nous avons tous conscience que les données de nos patients sont aussi importantes que leur santé et leur insécurité pourrait leur porter dramatiquement atteinte. Réagissons… et agissons !