Rejoignez le cercle vertueux
Notre monde de demain se construit dès aujourd’hui. Nous sommes tous confrontés à un tel enjeu climatique, qu’une prise de conscience individuelle et collective ne s’autorise plus aucun délai. L’écoresponsabilité représente la seule issue pour préserver notre environnement, notre santé et notre vie sur terre. En tant que professionnel de la santé, notre rôle est majeur. Entrons dans le cercle vertueux.
Le réchauffement climatique dû aux activités humaines a fait de la décennie 2011-2020 la plus chaude depuis environ 125 000 ans. À ce rythme, et si aucune politique d’ampleur n’est engagée, le réchauffement global sera de 2,4 à 3,5°C d’ici la fin du siècle. Sachant qu’à +5°C, l’existence de l’humanité est menacée.
Considérer nos choix
et nos actions
L’écoresponsabilité désigne la responsabilité de l’être humain vis-à-vis de son habitat, son environnement et l’écosystème global au sein duquel il évolue. Cette responsabilité n’est pas uniquement personnelle mais nécessite de considérer que chaque être humain est engagé vis-à-vis de tous les êtres vivants, la planète, les générations futures. L’ensemble de ces parties prenantes a ou aura à pâtir de la perte d’équilibre engendrée par la crise écologique, climatique et sanitaire.
Si la profession se montre de plus en plus sensible à l’écologie et à son écoresponsabilité, toutefois le passage à l’action peut sembler plus complexe. Complexe, car les impacts écologiques sont souvent cachés et que ce qui était valable un jour, ne l’est parfois plus le lendemain. Par exemple, la question du plastique à usage unique a cristallisé l’essentiel des discussions au sein de la profession alors qu’elle n’est qu’un aspect du problème. Soyons clair, ce n’est pas uniquement en éliminant les contenants en plastique que nous allons sauver radicalement la planète !
L’écologie recouvre plusieurs problématiques (déchets, pollution chimique, émissions de gaz à effet de serre, épuisement des ressources…). Elle doit être considérée de manière transversale, à différents échelons locaux ou globaux, de l’action individuelle à l’action collective et internationale ou encore au niveau d'un secteur d’activité professionnel comme le secteur de la santé. Les actions ne doivent pas se contenter d’être uniquement écologiques. Elles doivent être durables socialement, économiquement et politiquement.
Ce que chacun fait individuellement contribue à protéger l’environnement
Il appartient à chacun, dans une démarche volontaire, d’intégrer des critères environnementaux au sein de son système de gestion du cabinet dentaire et, au même titre que le déploiement d’une démarche qualité, de mettre en œuvre une démarche environnementale. Elle dépend donc entièrement de la motivation de l’équipe. Selon l’Observatoire Ifop* du développement durable, pour près de huit Français sur dix, ce que chacun fait individuellement contribue vraiment à protéger l’environnement. Le ministère de l'écologie, du Développement Durable et de l'Énergie soulignait déjà en 2012 que le développement durable exige une implication de tous les groupes socio-économiques d'une population. La réalisation effective des objectifs du développement durable, ne peut aboutir que si l’ensemble des acteurs de la société agit en commun : les entreprises privées, publiques, les organismes et les organisations, et les citoyens.
Pour favoriser le cheminement écoresponsable et motiver
le passage à l’action, il est essentiel de ne pas se sentir seul. La démarche collective étant la clé d’un possible effet.
Le chirurgien-dentiste, un acteur majeur
de la démarche écoresponsable
La profession de chirurgien-dentiste, comme celle de médecin généraliste, s’organise différemment des autres disciplines médicales et représente donc une force en termes d’agilité à prendre des décisions et à agir. En effet, 85% des praticiens exercent dans un cabinet libéral, ce qui fait que la démarche de développement durable est organisée par la profession elle-même. Elle peut donc être basée sur l’engagement volontaire, aidée, motivée par les recommandations de bonnes pratiques professionnelles et pourquoi pas être intégrée à un dispositif de développement professionnel continu (DPC). Ces piliers permettent à l’équipe dentaire d’améliorer leurs pratiques et mettre à jour leurs connaissances liées à l’écoresponsabilité
dans un contexte d’amélioration de la santé globale des individus et de l’environnement. D’autant que les professionnels de santé sont concernés par les enjeux climatiques et le développement durable à plus d’un titre :
- en tant qu’acteur social à travers son devoir d’exemplarité.
- en tant qu’acteur de santé publique, par sa mission de prévention des risques santé/environnement et promoteur de la santé des patients.
- en tant que détenteur d’un cabinet consommateur de ressources et de biens, émetteur de gaz à effet de serre (GES), de déchets et de polluants chimiques et physiques.
L’exemple n’est pas
le meilleur moyen
de convaincre,
c’est le seul.
Gandhi
Montrer l’exemple
En 2009 déjà, l’OMS désignait les professionnels de la santé pour montrer l’exemple, dans un document portant sur la protection de la santé des effets du changement climatique. Ce document les incitait, par leur visibilité et leur engagement dans l’amélioration de la santé de leurs patients, à servir de modèles en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre.
Cette disposition à l’exemplarité a d’ailleurs été mise en relief dans les résultats d’une enquête menée par l’Association dentaire française (ADF) entre 2012 et 2014 pour mesurer l’intérêt des chirurgiens-dentistes pour le développement durable. L’enquête était construite autour de questions relatives à la gestion des déchets, aux économies d’énergie et à l’engagement des praticiens sur ces sujets. Selon l’analyse des résultats obtenus, le sentiment d’exemplarité est prépondérant dans les motivations des chirurgiens-dentistes à prendre en compte le développement durable. Et à une très forte majorité, les chirurgiens-dentistes souhaitent intégrer le développement durable dans leurs pratiques professionnelles. La volonté d’engagement est importante, l’intérêt à agir est bien compris.
Les autres maillons de la chaîne
Outre l’équipe dentaire, la durabilité en odontologie implique de nombreuses parties prenantes qui, toutes, ont un rôle à jouer pour définir la stratégie, tracer les objectifs et accompagner le changement. Le gouvernement, les chercheurs, les enseignants et formateurs, les fabricants, les distributeurs, les techniciens de laboratoire dentaire, et les entreprises de collecte et de recyclage des déchets sont autant de maillons essentiels à la démarche écoresponsable. La Fédération dentaire internationale (FDI)** et l’Association dentaire française (ADF) sont des catalyseurs importants pour coordonner, travailler et interagir avec les autorités locales en vue de promouvoir et de faciliter les activités bénéfiques au développement durable.
Un engagement planétaire pour 2030
L’agenda 2030*** lancé en septembre 2015 est un programme de développement durable adopté par les 193 États membres de l’ONU. Signataire de ce programme, la France s’est engagée à réduire de 40% ses émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030, par rapport à 1990. Dans sa feuille de route, la France a le devoir de mobiliser l’ensemble des acteurs et des citoyens sur son territoire, chacun ayant sa place et un rôle à jouer. Tous ces acteurs disposent d’une grille de lecture universelle, avec un langage et un cadre de référence commun, pour rendre leurs actions plus durables. L’enjeu pour le secteur de la santé est de renforcer la place de la prévention, l’accès aux soins, le recours à l’innovation.
* Observatoire Ifop, les Français et le développement durable, septembre 2020. https://www.ifop.com/publication/les-francais-et-le-developpement-durable-2/
** Engagement pour une dentisterie durable, Fédération dentaire internationale (FDI) : https://www.fdiworlddental.org/pledge-sustainable-dentistry
*** L’agenda 2030 en France : https://www.agenda-2030.fr/