Négliger la santé bucco-dentaire déplume un peu plus la France
Publié le 30 mai 2024.
807 millions d’euros de dépenses médicales de l’Assurance Maladie sont imputables aux maladies parodontales via plusieurs pathologies chroniques. C’est le chiffre pharaonique qui ressort d’une étude économique commandée par l’ADF auprès du cabinet Asterès en décembre 2023.
Le résultat de l’étude est formel, l'impact économique des maladies parodontales sur trois pathologies associées est estimé à 807 millions d’euros de dépenses médicales par an pour l’Assurance maladie.
Des ramifications complexes entre les maladies parodontales et d'autres pathologies
Pour chiffrer le cout induit des maladies parodontales associées à d'autres affections chroniques, le cabinet Asterès a réalisé, à la demande de l’ADF et du Comident, une enquête approfondie de la littérature scientifique, analysant 30 études et méta-analyses systématiques. Parmi les 57 pathologies identifiées, trois ont été retenues pour leur corrélation certaine avec les maladies parodontales : le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies rénales chroniques.
19,4 millions de personnes atteintes de maladies parodontales en France
Pour estimer l'impact financier sur le système de santé, le cabinet Asterès s’est basé sur une estimation de 19,4 millions de personnes atteintes de maladies parodontales en France, afin d’évaluer la prévalence avec ces trois pathologies associées. En supposant qu'une réduction du risque de ces pathologies pourrait être obtenue en évitant les maladies parodontales, c’est donc le coût indirect des maladies parodontales qui a été calculé à partir des coûts moyens de traitement pour chacune des trois pathologies. En conclusion, le coût total supporté par l'Assurance maladie est estimé à 807 millions d'euros par an. Une dépense qui pourrait donc être évitée !
Reconnaitre le lien de causalité et axer sur la prévention
Cette étude souligne l'importance du dépistage précoce et du traitement efficace des maladies parodontales. En effet, le non traitement engendre un surcoût pour l'Assurance maladie, mais également une altération de la santé globale.
Interpeller les pouvoirs publics
S’inscrivant dans une démarche de voir se développer une véritable stratégie nationale de santé bucco-dentaire, ces résultats corroborent le besoin d’avoir une vision globale et d’être prévento-conscient. Investir dans la santé bucco-dentaire pourrait non seulement améliorer la qualité de vie des individus, mais aussi générer des économies substantielles pour le système de santé dans son ensemble. C’est pourquoi, l’ADF et le Comident ont réalisé un dépliant d’information (à télécharger ci-dessous) présentant l’impact financier des trois pathologies citées sur le système de santé et comptent porter le message à nos décideurs politiques. Le changement de paradigme étant nécessaire et, ici, salutaire.