Olivier Lafarge fixe les objectifs prioritaires du Comident
Publié le 19 juillet 2024.
Élu président du Comident le 30 mai 2024, Olivier Lafarge succède à Pierre-Yves Le Maout. Sa stratégie vise autant à représenter et défendre les industriels de la filière dentaire qu’à poursuivre une forte dynamique et un partenariat renforcé avec l’ADF. Levée de rideau sur ses projets et son ambition pour les trois prochaines années de son mandat.
Quelle est votre vision pour le Comident ?
Ma vision pour le Comident, l'association professionnelle qui représente les fabricants et distributeurs de produits dentaires, pose sur deux axes principaux. Le premier est d’accompagner nos 160 adhérents en leur offrant les meilleurs services pour faciliter leur quotidien et anticiper les évolutions. Par exemple, les nouvelles exigences du règlement européen sur les dispositifs médicaux imposent aux entreprises la réalisation de lourdes démarches de mise en conformité de leurs produits en 2024 et ce jusqu’en 2028 selon la classe des dispositifs. Il est crucial de soutenir les entreprises face à la complexité des dossiers techniques et aux longs délais des organismes de certification, qui peuvent actuellement prendre deux ans pour un nouveau dossier. Notre objectif est de garantir qu'aucun de nos adhérents ne cesse son activité en raison de ce règlement. Nous devons donc tout mettre en œuvre pour les accompagner, en particulier les petites entreprises qui peuvent être découragées par les coûts et l’évaluation des risques. Cet objectif serait une belle réussite à inscrire dans mon mandat de trois ans. De plus, la conjoncture économique exige une anticipation plus précise des stratégies, des besoins et opportunités à venir. C’est le cas pour l'innovation qui est essentielle aux entreprises. Nous avons ainsi créé une Commission innovation pour recenser, soutenir et stimuler les initiatives, notamment l’intégration de l’IA, de nouvelles techniques et matériaux, afin d’accompagner et valoriser les adhérents engagés. Nous le savons, sans innovation, il n’y a pas de futur. Le deuxième axe concerne la communication. Nos actions doivent être mieux vues et reconnues par nos adhérents et nos interlocuteurs. Pour cela, nous avons créé un groupe de travail pour structurer et améliorer notre visibilité sur différents supports, ainsi que mesurer l’impact et la qualité de nos actions.
Quelle est votre vision actuelle de la filière dentaire ?
La filière doit avancer à l’unisson pour mieux faire reconnaître la santé bucco-dentaire, essentielle à la santé globale. Il s’agit d’un enjeu à la fois sanitaire et économique. Au-delà de faire reconnaitre la santé bucco-dentaire, il est important de mieux accompagner la filière dans son activité, l’innovation, la sécurité et la qualité des soins. Toutes les parties prenantes sont clés pour offrir aux patients et aux chirurgiens-dentistes, en amont, des produits, dispositifs médicaux et médicaments qui permettent d’assurer cette sécurité, cette qualité et cette traçabilité souhaitées. Nous avons ainsi travaillé avec l’ADF pour élaborer une stratégie commune à porter aux pouvoirs publics avec l’appui de l’étude Astéres – commandée par l’ADF et le Comident en 2023 – qui estime que le coût induit des maladies parodontales sur certaines maladies chronique s’élève à 807 millions d’euros par an pour l’Assurance Maladie. C’est pourquoi construire une stratégie de santé bucco-dentaire est essentiel et que le Comident en association avec l’ADF est prêt à relever ce défi avec nos représentants nationaux. Le Comident doit également faire progresser la filière en matière de responsabilité sociale et environnementale. Cela passe par l'optimisation des commandes et du transport pour adopter des pratiques plus responsables. Pour ce faire, nous avons créé un groupe de travail RSE (Responsabilité sociale des entreprises) afin de définir des actions concrètes, en collaboration avec l’ADF, sur ces sujets. Nous travaillons aussi avec la Fédération française des industries de santé (Fefis) sur la décarbonation de la filière, ce qui apporte visibilité et crédibilité à nos initiatives RSE.
Comment comptez-vous travailler avec l’ADF ?
Les liens avec l’ADF sont forts et anciens, basés sur une véritable volonté de collaboration. Nous partageons des ambitions et une réflexion stratégique commune, ce qui est assez atypique pour une association de professionnels de santé et une association représentant les fabricants et distributeurs. Nous en sommes fiers au Comident, car chaque élément de la chaîne est essentiel pour atteindre nos objectifs. Cette proximité se renforcera encore, car le Comident et l’ADF sont aujourd'hui plus fédérateurs et visibles qu’il y a quelques années. Cela nous permet de mieux accompagner la filière et de servir l’intérêt collectif qui nous anime.
Quelles sont les actuelles questions et attentes des industriels de la filière dentaire que représente le Comident ? Et comment comptez-vous y répondre ?
Il existe un très bon dialogue avec nos adhérents qui ont la volonté de participer et de donner des avis, mais il est nécessaire d'encourager davantage de partage pour s’améliorer ensemble. Nos huit commissions et groupes de travail, dont deux nouvelles sur la Communication et sur l’Innovation, témoignent de cet engagement actif. Nous pouvons aborder tous les sujets. Lors de l’Assemblée générale le 30 mai 2024, des questions précises ont été posées sur les données économiques, leur véracité, et la stratégie avec l’ADF, ce qui est encourageant. Notre objectif est d'intégrer leurs problématiques et de répondre à leurs préoccupations économiques et réglementaires dans notre feuille de route. Nos adhérents représentent 85 % de l’activité du secteur. Nous souhaitons intégrer les 15 % restants à différents niveaux de participation aux actions du Comident pour répondre à tous les besoins. Mon expérience dans le secteur dentaire, au sein d’entreprises de différentes tailles, ainsi que mon rôle au sein du Comité directeur du Comident depuis 2017 en tant que vice-président, me donnent une vision globale pour répondre à leurs préoccupations. J’ai le souhait d’être un président adaptable, capable de bien servir nos adhérents aux besoins variés.