À la rencontre de... Michel Le Gall, président de la Commission des Affaires hospitalo universitaires À la rencontre de... Michel Le Gall, président de la Commission des Affaires hospitalo universitaires

À la rencontre de... Michel Le Gall, président de la Commission des Affaires hospitalo universitaires

Publié le 22 décembre 2023.

Orthodontiste de formation, Michel Le Gall a concilié l’exercice en libéral et en milieu hospitalo-universitaire à temps partiel pendant 37 ans. Il y a 3 ans, il s’est orienté vers une carrière hospitalo-universitaire à temps complet en devenant Professeur des Universités – Praticien hospitalier et a endossé la responsabilité de chef de service d’Orthopédie dento-faciale au sein du Pôle Odontologie, Hôpital de la Timone à Marseille. Fort de cette expérience, il est le nouveau président de la Commission Affaires hospitalo-universitaires de l’ADF. Détail de ses missions et de sa volonté d’amélioration de la formation initiale en odontologie.

Vous êtes président de la Commission Affaires hospitalo-universitaires de l’ADF, quel est votre programme de travail pour les trois années de votre mandat ?

Lors de notre première réunion, nous avons établi trois axes de réflexion. Tout d'abord, nous avons abordé le parcours de formation de l'assistante dentaire de niveau 2, en souhaitant réfléchir au rôle qui pourrait revenir au monde universitaire. La rédaction du référentiel métier pour cette nouvelle profession reste à accomplir. En tant qu'acteur engagé dans cette définition, notre Commission a pour mission de présenter des propositions aux pouvoirs publics par le biais de l'ADF, en mettant à profit son rôle de représentativité pour appuyer nos recommandations. Nous saurons dans quelle mesure nos suggestions ont été prises en compte lorsque les décrets seront publiés.

Le deuxième axe concerne les stages actifs que nous souhaitons dénommer stage d’insertion à la vie professionnelle en odontologie (SIVPO). Nous avons constaté une absence de cohérence dans la mise en œuvre du stage actif au sein des quinze universités françaises. Mon objectif est de définir un cadre général pour la structuration de ce stage, en couvrant des aspects tels que sa durée, son attribution, sa validation, l'agrément et la reconnaissance du maître de stage, ainsi que le lieu du stage (qu'il s'agisse d'une pratique libérale, en maison de santé ou en milieu carcéral). Nous abordons également la question de la prise en charge des frais nécessaires à la réalisation du stage.

Enfin, notre troisième axe concerne les nouveaux sites universitaires d'odontologie, qui contribuent à augmenter les capacités de formation et à renforcer l'implantation territoriale de notre profession. J'espère que ces initiatives encourageront les étudiants à établir leur pratique dans les régions où ils ont suivi leur cursus universitaire, conformément à notre objectif initial.

Quelles sont les priorités de votre mandat ?

La Commission AHU est composée de onze membres. Après des délibérations approfondies concernant les trois axes de travail, nous avons ensemble établi la priorité du mandat : le stage d’insertion à la vie professionnelle en odontologie (SIVPO) en sixième année. Cette thématique demeure encore largement à explorer, avec pour objectif majeur de permettre aux étudiants de s'engager dans des régions peu attractives, des zones où la présence de praticiens est insuffisante. Pour ce faire, des aides financières ainsi qu'un soutien logistique (transport, hébergement) sont envisagés, dans la perspective d'encourager leur installation future dans ces régions. Cette démarche s'aligne sur les préoccupations du ministère de la Santé visant à pallier les déserts médicaux. Nous sommes fermement convaincus qu'un critère de sélection s'avère indispensable pour l'attribution de ce stage.

Le stage représente également la porte d'entrée vers l’exercice libéral, offrant une opportunité de découvrir des horizons distincts de l'hôpital. Dans l'élaboration de la structure du stage d’insertion à la vie professionnelle en odontologie (SIVPO), nous aspirons à ce que les maîtres de stage encadrent les étudiants d’après un programme commun, avec un carnet de stage servant de cadre de référence dans un premier temps, avec l’espoir qu’il satisfasse les instances pour s’inscrire dans un cadre légal par la suite. Ce document est en cours d’élaboration au sein de notre Commission.

En dernier lieu, la validation de la formation pourrait être réalisée au moyen de ce carnet de stage, intégrant les compétences cliniques, administratives, organisationnelles, communicatives, ainsi que d'autres aptitudes pertinentes. L'importance de la mission d'encadrement doit être mise en avant et perçue comme une opportunité pour les maîtres de stage, de trouver un associé par exemple, d’élargir ou de transmettre son cabinet, ou encore de bénéficier des connaissances actualisées sur les dernières innovations via le stagiaire.

Nous examinerons également la faisabilité d'instaurer des mesures incitatives pour les maîtres de stage universitaires (MSU), telles qu’une demi-journée de formation, générant des points additionnels pour la certification, ainsi qu'une revalorisation de leur rémunération forfaitaire et une reconnaissance de ce titre au niveau ordinal. À titre d'exemple, dans le domaine de la médecine générale, les MSU sont agréés par l'ARS et accrédités par le coordinateur, bénéficiant d'une rémunération mensuelle. Nous devrons évaluer la faisabilité de cette proposition.

La mission prioritaire de la Commission concernant le stage d’insertion à la vie professionnelle en odontologie vise à améliorer la sixième année d'études, évitant ainsi une extension à sept ans, grâce à la mise en place d'un stage actif de qualité, uniforme sur l'ensemble du territoire.

Comment avez-vous partagé le travail entre les membres de votre commission ?

Les onze membres de la Commission proviennent d'horizons diversifiés, formant ainsi un groupe éclectique. Chacun d'entre nous apporte son expertise et ses propositions concernant chaque sujet, en fonction de son niveau de compétences respectif, et c'est là une source de satisfaction. Nous capitalisons sur les compétences individuelles de chaque membre pour aborder les points identifiés au sein des trois axes de réflexion.

Quelles sont vos motivations pour vous engager au service de la profession et prendre du temps sur votre exercice de praticien. Qu’est-ce que cela vous apporte ?

Après 40 années d'exercice en libéral et en milieu hospitalo-universitaire, j’ai choisi de m'engager au service de notre profession. À l’IFRO tout d’abord, où j'occupe la fonction de référent orthodontique au sein du conseil scientifique. Puis à l’ADF, en tant que président de la Commission des Affaires hospitalo-universitaires, poursuivant ainsi une trajectoire continue avec le sentiment fort que toutes ces missions sont étroitement liées entre elles. Mon implication requiert effectivement un investissement important en termes de temps, j’y consacre un temps plein depuis ces deux dernières années avec la ferme intention de transmettre, d'enseigner et de maintenir une connexion constante avec les réalités grâce à des rencontres et des échanges ininterrompus.

La durée de mon mandat de trois ans au sein de la Commission sera amplement adéquate. Je m'aligne sur cet adage : plus vous disposez de temps pour accomplir des tâches, plus celles-ci vous prennent du temps.

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