Clarisse Bonnet - la star ADF du collage minimalement invasif
Publié le 14 février 2024.
Clarisse Bonnet a remporté le concours "nouvelle star" à l’issue de sa présentation d’un cas complexe sur la scène de la séance phare lors du Congrès ADF 2023. Cette distinction lui ouvre les portes du prochain Congrès de l’ADF en tant que conférencière. Rencontre avec un jeune talent.
Comment êtes-vous devenue la nouvelle star de l'ADF à l'issue de la séance phare du Congrès ?
Frédéric Raux, que je connais bien et dont j’admire le travail, m’a proposé de participer à la séance de l’ADF. Nous avions souvent partagé nos cas. Il m’a ainsi coachée pour le format "nouvelle star" de cette séance. J’ai choisi de présenter un cas complet d’usure sévère, chimique et mécanique, dont il fallait restaurer la dimension verticale. Ce cas, difficile, a je crois intéressé et convaincu la salle.
Comment s'est déroulée votre préparation à cette présentation ?
Je suis venue une première fois à Paris dans les bureaux de l’ADF afin de tourner une vidéo de teasing de ma présentation. Nous étions sept candidats à exposer notre sujet et donner un avant-goût de notre projet. À partir de là, j’ai travaillé de longues heures ma présentation. Dans mon cabinet nous organisons régulièrement depuis quelques années des study group. En conséquence, j’ai eu l’habitude de montrer mon travail à d’autres praticiens qui viennent se former au sein de notre clinique. De plus, j’ai également été entraînée à cet exercice durant mon DU à Strasbourg, puis à l’université de Genève lors de mon Master d’esthétique et de dentisterie minimalement invasive, où nous devions régulièrement présenter notre travail.
Comment vous êtes-vous démarquée des six autres candidats ?
Toutes les présentations ont été remarquables et intéressantes. Peut-être mon cas était-il plus impressionnant entre l’avant et l’après traitement. Je partais d’une situation catastrophique pour aboutir à une situation esthétique, fonctionnelle et plaisante pour le patient. Je me suis attachée à produire une bibliographie détaillée, et à développer mes étapes de traitement avec des photos avant, pendant et après.
Pouvez-vous détailler le choix de traitement de votre cas ?
J’avais envie de présenter un cas dans sa globalité, un travail conséquent sur deux ans, et aussi de montrer l’opportunité d’opter pour des techniques de collage minimalement invasives à la fois au niveau postérieur et antérieur. Cela implique de démarrer par l’analyse esthétique afin de guider le plan de traitement. Ensuite, vient la phase d’assainissement qui dure environ un an et nécessite 15 à 20 séances. Cette phase de soins très minutieuse est primordiale avant de restaurer la dimension verticale. Pour pouvoir élaborer le traitement, et déterminer l’utilisation des différents matériaux (composite ou céramique), en fonction des indications du patient, et en fonction de la quantité d’usure et de la quantité de structure dentaire résiduelle, j’ai eu recours à des scanners faciaux et intra oraux. Dans cette technique minimalement invasive, tout est collé, de A à Z, pour un résultat optimum trois semaines plus tard. 100 % collage !
Que présenterez-vous au Congrès ADF 2024 ?
Ma conférence portera sur les composites postérieurs. J’espère pouvoir donner des petits secrets, des astuces, pour maîtriser au mieux le geste. Je parlerai des meilleures techniques de collage pour les composites postérieurs, mais aussi des éléments à utiliser pour pouvoir coller tout type de matériaux et rendre plus accessible le protocole de collage aux dentistes généralistes, car cet acte reste encore trop complexe. Les procédés évoluent vite dans ce domaine, il est je crois important de les exposer et de les expliciter pour pousser les praticiens à évoluer vers ces techniques.