Savoir se prendre en main
Lorsque l’épuisement est déjà enclenché, il faut trouver des solutions curatives concrètes à la détresse, mais également engager une action sur son environnement de vie, sur l’organisation de son travail en l’ajustant à sa vie privée. Le soutien de son entourage, une aide type psychothérapie permettent de potentialiser ces solutions. Cette démarche globale est indispensable au bien-être et à la prévention du burn-out.
Se prendre en main à temps
Afin d’enrayer le cercle vicieux du stress, la première étape consiste à identifier les sources de ce stress et à s’en éloigner. Dans un premier temps, cela peut impliquer d’alterner un moment de travail et un de repos chaque semaine, le plus facilement par une mise « au vert », des exercices quotidiens de respiration, une exposition au soleil ou à la lumière du jour et une hygiène alimentaire saine et vitaminée. Cette approche douce et globale peut permettre à chacun d’apprivoiser le syndrome du stress chronique en décidant de se mettre à l’écart et non plus de le subir sans agir.
Lorsque le sujet est trop en souffrance pour réagir, l’arrêt de travail et/ou la médicamentation sont indispensables pour permettre de déconstruire le phénomène. La personne est alors prise en charge par un médecin, un psychiatre, un neuropsychiatre.
Relation sociale et loisirs
Le bien-être physique et mental est corrélé à une vie sociale épanouissante qui permet d’éviter l’isolement et la solitude. La pratique régulière de sport diminue le risque de burn-out. Il permet, entre autres, des bienfaits sur la santé, de se donner du temps pour soi, de se retrouver et de se « changer les idées ». Par ailleurs, au moment de l’effort, le corps libère de l’endorphine dont l’effet anxiolytique permet de diminuer le stress.
Enseigner, un rôle protecteur
Le fait d’enseigner dans une faculté ou annexe de faculté comme attaché, être conférencier dans un congrès, membre d'une société scientifique, de jouer un rôle pédagogique, peut être un facteur protecteur du risque d’épuisement professionnel. Il offre une satisfaction professionnelle, créé une évolution possible, diminue l'isolement et octroie une certaine légitimité.
Les solutions sur la santé physique
Dans l’exercice de la médecine bucco-dentaire, l’ergonomie est la clé pour permettre au chirurgien-dentiste de rester en bonne santé en évitant les postures qui engendrent des pathologies, de la fatigue et du stress. L’ergonomie permet de prévenir les troubles musculosquelettiques en adoptant une position plus naturelle et plus confortable du praticien, tout en améliorant la précision du soin.
L’ergonomie s’applique à la posture de travail du chirurgien-dentiste, à celle du patient, ou encore de l’assistant(e). Il convient de s’y intéresser afin de comprendre le positionnement de la tête, du torse, des épaules, des bras, ou encore des bouts des doigts ou des pieds, assis sur son tabouret au plus près du patient. L'ergonomie s’applique également à la vision en incitant à choisir des équipements de vision directe ou indirecte dotés de miroirs à utiliser en fonction de la position et de l’étroitesse de la cavité buccale. La prévention des troubles musculosquelettiques peut aussi passer par l’éclairage et des instruments de travail spécifiquement conçus. L'ADF vous renseigne et met à disposition des fiches pratiques sur son site, à retrouver ici. L’innovation constante dans les équipements met à disposition des outils toujours plus utiles en ce sens.
Un travail en équipe
Les clés du bien-être passent par un équilibre relationnel. Le collectif fait partie des indicateurs protecteurs. Qu’il soit dans la sphère personnelle (famille, amis) ou dans la sphère professionnelle, l’équilibre des relations est à trouver. La communication praticien/patient et praticien/assistant(e) dentaire par le dialogue favorise la relation de confiance. Il ne s’agit pas tant d’être gentil et poli, mais d’être Humain et efficace. L’information délivrée doit être claire et rassurante, le dossier patient bien rempli pour éviter de devenir une source de stress lors de sa prise en charge. Dans une équipe, à chacun son rôle : le praticien établit le plan de traitement, l’assistant(e) accompagne, le patient décide.
La communication verbale doit être réalisée face à face et non lorsque le patient est allongé. Il existe des programmes de formation à la communication. Augmenter ses compétences en communication permet de résoudre les conflits existants et éviter les futurs. Pour soutenir concrètement les praticiens dans le management au cabinet dentaire, des fiches conseils ont été élaborées par l'URPS des chirurgiens-dentistes de Nouvelle Aquitaine valorisant les bonnes pratiques. Ces outils pratiques sont à télécharger sur le site de l'URPS NA, dans la rubrique Ressources.
Après un burn out, une nouvelle vie
Les praticiens ayant vécu un épuisement professionnel voient leur vie d’après métamorphosée. Qu’ils soient revenus dans leurs professions ou qu’ils se soient reconvertis, ils adaptent leur rythme de travail à leurs besoins et à leur santé. Souvent ils ont appris à dire non, à refuser des contraintes imposées. Le besoin de retrouver une vie qui fait sens est fort : dans sa vie privée, pour son travail et dans son temps libre. Certains développent un réseau afin de faire connaitre leur vécu et aider d’autres praticiens en souffrance.
Des outils à portée de main
L’association Soins aux professionnels de santé (SPS), reconnue d’intérêt général, a reçu le soutien du Conseil national de l’Ordre des chirurgiens-dentistes et celui de l’Agence nationale du DPC pour ses actions envers les soignants et les étudiants en santé. Elle a mis en place plusieurs outils gratuits pour vous venir en aide :
- • un numéro vert 0 805 23 23 36 accessible 24h/24 et 7j/7, offre une écoute et des entretiens anonymes et confidentiels avec des psychologues, psychiatres et médecins généralistes.
- • une application mobile Asso SPS met en relation le soignant avec un thérapeute psychologue sans attente. À l’issue de l’échange, selon son besoin, le praticien est orienté vers des consultations de médecins généralistes, psychologues ou psychiatres.
- • un site web www.asso-sps.fr consacré à l’information des soignants et des étudiants en santé sur les possibilités d’une prise en charge pour être aidé, accompagné psychologiquement et administrativement, participer à des ateliers, des formations, s’autotester pour évaluer son épuisement.
Le Congrès de l'ADF a consacré une séance à la gestion de son stress, découvrez-la.