Campagne ANSM : enceinte, les médicaments, c’est pas n’importe comment !
Publié le 28 juin 2021.
Seules 3 femmes sur 10 se déclarent suffisamment informées sur les risques liés aux médicaments pendant la grossesse(1). Engagée depuis longtemps sur cette question, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) déploie cette année une campagne de communication pour sensibiliser les futures mamans. Un dispositif qui s’adresse également aux professionnels de santé. En tant que chirurgien-dentiste, voici ce que vous devez savoir.
Prise en charge au cabinet dentaire
Enceinte, la plupart des médicaments peuvent s’avérer dangereux pour le futur bébé. C’est pourquoi ils sont en principe proscrits. La vigilance est donc de mise si vous devez prescrire un traitement. Les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, tels que l’ibuprofène et l’aspirine, sont ainsi contre-indiqués dans le cadre d’une grossesse. Même chose pour certains médicaments à base de plantes et d’huiles essentielles.
Au-delà des prescriptions médicales, des précautions s’imposent lorsqu’une femme enceinte vous consulte. Il convient par exemple de privilégier un anesthésique local traversant peu la barrière placentaire et d’utiliser un tablier de plomb pour les radiographies. Les séances doivent en outre être les plus courtes et les moins stressantes possibles.
Pour vous aider à accompagner au mieux les futures mamans, l’ADF a dédié une rubrique de son dossier sur les risques médicaux à la prise en charge des femmes enceintes. Vous pourrez vous le procurer ici.
Connaître les règles d’or
Dans le cadre de sa campagne, l’ANSM met en avant les bons réflexes à adopter. Quatre règles d’or réunies autour d’un slogan : « Enceinte, les médicaments, c’est pas n’importe comment ! » N’hésitez pas à les aborder avec vos patientes.
▪ Préparer sa grossesse
L’ANSM conseille aux femmes enceintes de parler de leur projet de grossesse en amont avec leur médecin, en particulier si elles suivent un traitement chronique. Le but de cet entretien ? Faire le point sur leur état de santé et voir s’il est nécessaire de remplacer leurs traitements par des alternatives compatibles avec une grossesse.
▪ Non à l’automédication
Pour les femmes enceintes, une règle s’impose : pas d’automédication. C’est pourquoi l’ANSM leur recommande de solliciter systématiquement l’avis d’un professionnel de santé avant de prendre un médicament. Cela est également valable pour les traitements sans ordonnance.
▪ Ne jamais arrêter seule un traitement prescrit
Malgré les risques liés à certains médicaments, l’ANSM indique qu’une femme ne doit jamais interrompre ou modifier son traitement sans en référer à un professionnel de santé (médecin, pharmacien ou sage-femme). Les complications que cet arrêt serait susceptible d’entraîner pourraient en effet être supérieures aux bénéfices, pour elle ou pour son enfant à naître.
▪ Informer de sa grossesse
L’ANSM recommande enfin aux femmes enceintes d’indiquer systématiquement leur état aux professionnels de santé qu’elles consultent. Ils pourront ainsi en tenir compte et leur proposer une prise en charge adaptée.
Des supports de communication utiles
Pour informer vos patientes des conduites à adopter et favoriser le dialogue avec elles, l’ANSM met à votre disposition plusieurs outils de communication. Dépliant à destination du grand public, affiche de la campagne ou encore vidéo à diffuser en salle d’attente, vous trouverez tout le matériel nécessaire sur le site internet de la campagne.
(1) Enquête Médicaments et grossesse : pratiques et perceptions des jeunes mères, femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse réalisée par l’institut Viavoice pour l’ANSM (novembre 2019/novembre 2020)