Chiara Cecchin, lauréate du Forum des Jeunes chercheurs du Congrès 2023

Qu’est-ce qui a motivé le choix de votre sujet ?

La parodontite est une pathologie qui concerne près de la moitié de la population de plus de 50 ans. On n’en connait pas bien encore les facteurs de risque associés, ni ne dispose de moyens vraiment performants pour la prévenir ou la traiter efficacement. C’est cette énigme qui a captivé mon intérêt pour ce sujet qui s’intitule plus précisément "Traitement des maladies parodontales par administration de cellules stromales mésenchymateuses dans un hydrogel de lysat plaquettaire : étude randomisée en double aveugle sur un modèle de parodontite". À Toulouse, j'ai eu la chance d'intégrer l’équipe Got-It de l’institut RESTORE, un institut de recherche sur le vieillissement, qui s’intéresse aussi à l’étude de la maladie parodontale, pathologie inflammatoire chronique liée à l’âge. Pour le chirurgien-dentiste, c'est un défi majeur que nous devons relever. Ce défi continue à alimenter ma recherche, dans le but d'améliorer la qualité des soins mais surtout de parvenir, dans le futur, à prévenir ou à prédire le développement d’une telle pathologie.

Comment avez-vous travaillé sur ce sujet ?

J’ai rejoint l’équipe lors de la phase intensive d'analyse des données. J'ai collaboré avec des confrères chirurgiens-dentistes, mais aussi avec des biologistes, des physiciens, des ingénieurs et des enseignants-chercheurs, ce qui a considérablement enrichi nos échanges et notre approche de travail.

Quelles conclusions en avez-vous tiré ?

Ce travail a pu confirmer les résultats préliminaires au sein de l’équipe sur l’effet des cellules stromales mésenchymateuses dans la rééducation des tissus parodontaux.

Que vous apporte cette distinction ?

Cette distinction est une grande mise en valeur du travail de recherche accompli. La recherche passe par des années d’efforts, de discussions, de nuits plutôt courtes ; parfois nous avons l’impression de ne pas avoir parcouru le bon chemin, de ne pas avoir obtenu ce qu’on avait espéré. Ce prix témoigne alors de nos résultats remarquables et souligne l’importance de travailler et de progresser dans une équipe pluridisciplinaire.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Nous continuons le travail de recherche avec la même équipe dans l’objectif de développer un médicament de thérapie innovante qui permette de révolutionner le traitement de la parodontite et, au-delà, des maladies liées à l’âge. Les thérapies par organoïdes de cellules souches semblent être la méthode la plus prometteuse pour répondre à ce besoin. En ce moment notre recherche est axée autour de ces biothérapies, grâce à un projet qui repose sur la collaboration de notre équipe de recherche avec un laboratoire d’ingénierie de Toulouse (LAAS). En parallèle, nous nous intéressons à l’étude des mécanismes biologiques à l’origine du développement de la maladie parodontale, dans le but d’identifier des  "signatures de santé parodontale" pour pouvoir prédire, prévenir voire traiter cette pathologie de manière pérenne.