À la rencontre de… Caroline Fouque, présidente de la SFPIO
Publié le 4 juillet 2022.
Portraits de femmes engagées. L’ADF a choisi de mettre en avant les femmes qui s’engagent au quotidien au sein de notre profession. Découvrons leurs parcours, leur histoire, leurs projets.
Caroline Fouque est Présidente de la Société française de parodontologie et d’implantologie orale (SFPIO). Chirurgien-dentiste de terrain, elle nous présente son engagement à faire connaitre et reconnaitre la parodontologie et l'implantologie, son parcours et ses projets.
En préambule, présentez-nous votre association
La Société française de parodontologie et d’implantologie orale (SFPIO) est une fédération qui regroupe 16 organismes scientifiques régionaux sur toute la France, soit environ un millier de membres. De plus, nous sommes membres de la Fédération européenne de parodontologie (EFP), laquelle regroupe tous les organismes nationaux à l’échelle européenne. La SFPIO a pour mission de relayer les dernières données scientifiques et de transmettre un savoir faire à l'ensemble de la profession. La formation continue de nos confrères et consœurs, chirurgiens-dentistes en parodontologie et en implantologie est au cœur de nos préoccupations. Depuis plus de 15 ans, nous organisons à Paris, chaque année un cycle de formation en parodontologie sur 3 sessions, un cycle d'implantologie avancée ainsi qu'un cycle de perfectionnement en chirurgie plastique parodontale. Dès 2023, une formation à l'attention des assistantes dentaires aura lieu en même temps qu'un des cycles de parodontologie. Les praticiens pourront venir avec leurs assistantes pour perfectionner leur travail d’équipe ! La SFPIO organise également un congrès annuel, toujours en collaboration avec une délégation régionale. Le prochain aura lieu à la Grande Motte en juin 2023. Enfin, deux à trois webinars par an viennent compléter notre offre de formation. Toujours dans ses missions, la SFPIO s'est fixée comme objectif d’informer les patients sur les risques et les conséquences des maladies parodontales, les sensibiliser aux techniques de prévention et leur présenter les méthodes thérapeutiques éprouvées et validées par la communauté scientifique. Avec l’aide de nos partenaires de l’industrie, nous développons régulièrement des outils à leur attention tout comme à l’attention des praticiens, désireux de prendre en charge ces pathologies. Par ailleurs, la SFPIO est consultée par différentes instances et organismes de tutelles tant sur les évolutions de la profession que sur des questions scientifiques.
Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir la nouvelle présidente de la SFPIO ?
Ma récente élection à la présidence de la SFPIO est l’aboutissement d’un long parcours qui a débuté il y a 25 ans. Encore étudiante, j’assistais aux conférences de la Société régionale du sud-est, la SFPIOSE. Je me suis alors rendu compte que je souhaitais m’engager auprès d’hommes et des femmes qui partageaient la même curiosité scientifique, la même envie de faire reculer la maladie et œuvrer concrètement pour cela. Je suis donc entrée au bureau de la SFPIOSE dont j’ai pris la présidence quelques années plus tard, ce qui m’a naturellement conduit au bureau national. Cet engagement impose rigueur et disponibilité. Après quelques années d’expériences et de réflexions, je suis toujours animée par cette même envie d’œuvrer pour la SFPIO, une société de référence incontournable pour continuer à apprendre son métier après le parcours universitaire, mais aussi l’envie de mettre en place de nouveaux projets, de nous tourner plus encore vers les omnipraticiens, et permettre à notre société de rayonner sur le plan international.
Quelles sont vos priorités pour votre nouveau mandat ?
Notre bureau est composé à la fois d’omnipraticiens, de chirurgiens-dentistes ayant un exercice exclusif et d’universitaires. Nos objectifs sont multiples ! Mes priorités sont d’aller à la rencontre de tous les chirurgiens-dentistes, surtout ceux qui pratiquent peu la parodontologie et l’implantologie afin de leur donner envie d’approfondir et développer ces deux pans de notre activité. Notre rôle est de bien les informer pour qu’ils puissent communiquer à leur tour à leurs patients. La SFPIO s'inscrit dans un programme d’information, de prévention et de dépistage précoce des maladies parodontales auprès du grand public, grâce au maillage de nos membres des sociétés régionales sur l’ensemble du territoire. La prévention me parait indispensable dans un parcours de soin, le chirurgien-dentiste et le patient doivent savoir s’interroger sur les problèmes parodontaux et la nécessité d’être amené à prendre rendez-vous le plus tôt chez un praticien pratiquant la parodontologie. La spécialité de parodontologie n’étant pas reconnue en France, il est nécessaire de la rendre plus visible. Notre mission est aussi de contribuer aux publications scientifiques en association avec les équipes scientifiques françaises qui ont un excellent niveau et parfois pas assez de moyens pour faire aboutir certains de leurs projets. Enfin, notre mission est de faire connaitre les compétences et le savoir-faire français dans notre domaine d’activité au-delà de nos frontières.
La spécialité de parodontologie n’étant pas reconnue en France, il est nécessaire de rendre plus visible.
La profession se féminise (avec près de 55% chez les 30 à 34 ans), quel impact voyez-vous dans l’exercice ?
L’approche du métier, entre les femmes et les hommes est la même. Cependant, la féminisation de la profession est une bonne nouvelle. Les vertus de douceur et de patience sont des atouts majeurs qui facilitent la mise en confiance du patient, encore souvent retissent voir craintif vis-à-vis des soins dentaires. Ces qualités sont tout particulièrement utiles en parodontologie, où l’explication de la pathologie et des traitements est cruciale pour l’adhésion du patient aux soins.
Membre de l’ADF, qu’est-ce que cette structure vous apporte et pourrait, à l’avenir, vous apporter ?
L'ADF m’a confié la responsabilité du programme de parodontologie de son Congrès en 2019. J’en garde un excellent souvenir. Le Congrès annuel de l’ADF permet à la SFPIO d’avoir une séance scientifique, mettant toujours à l’honneur un grand talent de notre profession. En novembre 2022, la Dr Ilham Mounssif, praticienne incontournable en chirurgie plastique parodontale, sera notre experte au Congrès. Pour les prochaines années, je souhaite que la SFPIO puisse être consultée en tant que société experte représentative de très nombreux praticiens pratiquant la parodontologie et l’implantologie, au-delà de ceux qui en ont une activité exclusive. Plus largement, l’idée est de collaborer avec l’ADF pour renforcer notre rôle de conseil, donner notre avis quant aux axes d’évolution de la profession, et développer notre rôle dans la formation des praticiens. L’une des actions retenues est d’ailleurs de mettre en œuvre ensemble une formation DPC en e-learning sur nos thématiques. Enfin, la collaboration s’exerçant dans les deux sens, l’ADF peut compter sur notre présence, notre écoute et notre participation aux différentes instances stratégiques pour le bien de la profession.