Embarquez dans les coulisses du Congrès ADF 2023

Quelle a été votre réaction à l’annonce de votre nomination en tant que directrice scientifique du Congrès de l’ADF 2023 ?

Mes premiers sentiments ont été la joie et l’immense honneur qui m’a été fait par l’ADF et ses deux secrétaires généraux. Assez rapidement, cette impression s’est dissipée et je me suis sentie investie d’une grande responsabilité puisqu’il s’agit de nommer et coordonner 9 experts scientifiques qui eux-mêmes doivent m’aider à élaborer un programme riche de plus de 100 séances avec autant de responsables scientifiques et près de 300 conférenciers. Heureusement, l’ADF est une grande machine bien huilée et je peux compter au quotidien sur l'expertise de Laurent Gineste et Christian Verner, tous deux membres du Comité de pilotage, pour m’épauler dans cette tâche… Il s’agit quand même de préparer un programme scientifique destiné à satisfaire plus de 6 000 congressistes apprenants.

Quel regard portiez-vous sur le Congrès de l’ADF les années précédentes ?

Pour l’avoir vécu en tant que congressiste, je me souviens surtout avoir été frappée par l’ampleur de l’exposition commerciale. Il est difficile de percevoir l’envers du décor ainsi que la complexité de l’organisation qui se cache derrière cet évènement. Devenir par la suite conférencière m’a permis de mettre un pied en coulisses et d’entrevoir tout ce qui se cachait derrière ce Congrès. Mais c’est en intégrant le Comité scientifique en tant que responsable de l’Endodontie en 2017, sous la présidence de Claude Launois, que j’ai pu prendre la pleine mesure de cette manifestation. Le Congrès de l’ADF est véritablement une opportunité unique pour les professionnels de se tenir informé des derniers développements scientifiques dans le domaine de la dentisterie et dans un même temps pour échanger des connaissances et des bonnes pratiques avec leurs pairs.

Vous vous êtes entourée de neuf experts qui représentent chacun une discipline de l’odontologie, comment avez-vous réparti les rôles dans votre équipe et travaillé ?

Il était important pour moi que chaque membre de l’équipe puisse apporter sa propre expertise tant sur le plan du contenu scientifique que sur le plan organisationnel, chacun d’entre eux ayant déjà été impliqué dans la préparation de manifestations dentaires de formation continue. La répartition des rôles s’est faite assez naturellement en fonction des disciplines de chacun et le travail a été fluide notamment autour des séances transversales que nous avions tous à cœur de mettre en place. Je leur ai donné une consigne principale avant de commencer : construire leur programme idéal !

Quelles inspirations issues de votre parcours d’interne en odontologie et de spécialiste en endodontie et micro-chirurgie apportez-vous à ce programme ?

En tant qu’interne, en plus d’avoir développé mon expertise clinique pendant trois années supplémentaires, j’ai eu la chance d’être formée par les Prs Jean-Jacques Lasfargues et Pierre Machtou au principe de la dentisterie fondée sur la preuve. Il est pour moi fondamental que le programme scientifique du Congrès de l’ADF 2023 soit adossé à de véritables réalités scientifiques. C’est pourquoi, avec les experts du Comité scientifique, nous avons été particulièrement attentifs au choix des responsables scientifiques et conférenciers chargés d’animer notre Congrès. Chaque séance a fait l’objet d’un contrôle exigeant tant sur la qualité des supports pédagogiques utilisés que sur les fondements scientifiques étayant chaque méthode présentée. C’est d’ailleurs tout l’objet de la Quintessence du Congrès, qui regroupe informations scientifiques et bibliographie sur chaque séance et qui sera mis à disposition de chaque congressiste apprenant, sous format digital, avant le Congrès. Le Congrès de l’ADF étant par essence un Congrès pluridisciplinaire, et bien qu'endodontiste, je me suis attachée à respecter un équilibre scrupuleux entre toutes les disciplines mais aussi à organiser un maximum de séances transversales où toutes ces disciplines seront appelées à interagir comme dans le quotidien d’un cabinet dentaire tout à fait ordinaire.

Peu de femmes vous ont précédée à ce poste. Que diriez-vous à vos consœurs pour les inciter à s’intéresser à votre programme ?

Vous avez raison. Malgré une profession dentaire en France de plus en plus féminisée, la représentation des femmes dans les postes de direction ou de responsabilité peut sembler encore limitée. C’est pourquoi, je suis très fière d’avoir été présidente de la Société française d’endodontie pendant quatre ans, tout comme d’être directrice scientifique du prochain Congrès. D’une manière générale, la participation au Congrès scientifique de l’ADF en tant que praticienne peut aider à favoriser cette diversité, à promouvoir des perspectives différentes et complémentaires. Venir se former au Congrès permet d’actualiser ses connaissances pour une plus grande efficacité, y compris d’organisation pour réussir à gérer parallèlement son emploi du temps professionnel et personnel. C’est pourquoi j’encourage toutes mes consœurs à nous rejoindre du 28 novembre au 2 décembre prochain pour cette prochaine édition.

Dévoilez nous quelques nouveautés et spécificités de cette édition.

Le maître mot du programme 2023 est dynamisme. Dynamisme, car nous avons souhaité privilégier les séances courtes afin de stimuler l'attention des congressistes. Au sein des quelques séances de format long que nous avons conservées, parce qu’il nous paraissait important de disposer d’une certaine durée pour faire le tour d’une problématique, nous avons là encore souhaité une alternance rapide des contenus ou utiliser des formats particuliers et innovants. C'est le cas par exemple du serious game de chirurgie orale ou du grand quiz consacré aux idées reçues et autres fake news rapportés par nos patients et auxquelles il est parfois difficile d’apporter des réponses.

Comment avez-vous rendu attractives les séances du programme ?

Je me suis appuyée sur plusieurs stratégies : tout d’abord, j’ai souhaité offrir un programme varié mêlant des sujets pertinents et d’actualité avec des conférenciers de renom ou des experts indiscutés de leurs disciplines et des personnalités plus méconnus pour animer les séances. J’ai voulu donner l’opportunité aux participants de poser des questions et d’interagir avec les conférenciers pour favoriser un échange constructif et, ce, quel que soit le type de conférences envisagées. Nous avons également organisé des battle où des experts du domaine pourront débattre de sujets controversés qui intéressent nos confères. Enfin, j’ai voulu développer des moyens innovants pour présenter les contenus de façon interactive et dynamique en multipliant les rencontres avec des personnalités de notre profession. Ces séances donnent aux congressistes l’opportunité de mieux connaître des parcours professionnels, d’acquérir des conseils et des astuces sur leurs sujets de prédilection et d’en apprendre davantage sur les succès et les échecs puisque le thème central de ces rencontres est le partage d’expérience.

Qu’est-ce qui motive à diriger le programme scientifique du Congrès ?

Je dirais que ce qui domine est l’envie de bien faire et la nécessité d’apporter satisfaction à tous les congressistes qui nous feront l’honneur cette année encore de faire confiance à l’ADF pour une partie de leur formation continue. C’est un véritable défi car, selon les enquêtes d’opinion, les niveaux de satisfaction ne font que croître ces dernières années. Il s’agit donc d’être à la hauteur de cet évènement et de ceux qui y participent. Nous avons donc mis tout en œuvre, avec mon équipe, pour élaborer un programme attractif complet, à même de remplir ces différents objectifs.