Développement durable, GACD passe à l’action
Publié le 29 janvier 2025.
GACD, l’un des plus grands fournisseurs de matériel dentaire en France, met en place 5 actions concrètes et apporte les preuves tangibles de ses efforts en réalisant son bilan carbone. Une initiative récompensée par le prix spécial ADF Développement Durable au Congrès ADF 2024. Rencontre avec son Directeur général, Laurent Chometon.
Qu'est-ce qui a déclenché l'engagement de votre entreprise pour réduire son empreinte carbone ?
En 2020, durant le premier confinement lié à la pandémie de Covid-19, on a tous été confrontés à une prise de conscience plus forte autour des enjeux écologiques. Chez GACD, nous avions déjà initié des démarches de responsabilité sociétale : promotion des produits fabriqués en France, amélioration des conditions de travail au cabinet dentaire, etc. Mais ces actions restaient ponctuelles, et nous sentions qu’il était temps de structurer nos engagements.
C’est ainsi qu’est né notre programme GACD for GOOD, qui mobilise nos équipes et améliore la communication avec nos partenaires et nos clients. En 2022, nous avons décidé d’aller plus loin : nous voulions des preuves tangibles de nos efforts. En 2023, nous avons donc réalisé notre bilan carbone de scope 3*, une démarche ambitieuse qui mesure l’impact des 30 000 références que nous proposons, de leur fabrication jusqu’à leur fin de vie.
Quelles actions prioritaires avez-vous mises en place pour réduire votre empreinte carbone, et pourquoi les avoir sélectionnées en priorité ?
À l’issue de notre bilan carbone, nous avons défini cinq actions concrètes et atteignables pour engager les chirurgiens-dentistes à réduire leurs émissions carbones, parmi lesquelles :
- Privilégier les plateaux en inox plutôt qu’en PVC : un praticien peut jeter en moyenne 2 700 plateaux en PVC par an. Avec l’inox, fini les déchets plastiques !
- Proposer des distillateurs d’eau pour remplacer les bidons en plastique d’eau déminéralisée. Chaque distillateur évite l’utilisation et surtout le transport d’environ 200 bidons par an.
- Sensibiliser au regroupement des commandes pour réduire l’impact carbone des livraisons : chaque expédition génère en moyenne 2,9 kg de CO2.
- Remplacer les miroirs contenant du rhodium, minerai très émissif en CO2 lors de son extraction, par des matériaux alternatifs moins impactant.
- Réduire à moins de 1% la part de l’avion dans ses approvisionnements
Ces choix sont simples, mais ils permettent de réduire significativement l’impact écologique des cabinets dentaires tout en restant réalistes.
Après avoir mis en œuvre ces cinq actions, quels sont vos objectifs à court et long terme ?
Notre objectif est clairement de nous inscrire dans une démarche globale de responsabilité dans laquelle nous sommes tous collectivement associés. En tant que distributeur, il faut jouer sur la fabrication des produits de nos marques, à la fois les conditions d’approvisionnement amont, de préparation et de livraison en aval, et aussi œuvrer pour un meilleur recyclage des produits. Mais cette démarche ne peut aboutir que si tous les acteurs s’impliquent. Nous avons interrogé nos fabricants sur leurs propres engagements, et la majorité a répondu présent, même si des efforts restent à faire. Côté utilisateurs, nous encourageons des gestes simples mais impactants : choisir des produits fabriqués en Europe, regrouper ses commandes, et limiter les retours. Nous voulons devenir un acteur incontournable de la durabilité dans notre secteur, en collaborant avec tous les maillons de la chaîne.
Quelles sont les conditions ou obligations qui vous incitent à aller encore plus loin dans votre démarche ?
C’est un mélange d’obligations réglementaires et d’initiatives propres à l’entreprise. Mais ce qui nous pousse réellement, c’est une conviction profonde : nous croyons en ce que nous faisons. La réglementation joue son rôle, mais nous préférons être moteur du changement plutôt que d’attendre. L’avenir appartient à ceux qui prennent les devants.
En quoi le prix ADF Développement durable peut-il inspirer d’autres entreprises ? Et comment encourager la filière dentaire à s'engager davantage dans cette voie ?
Nous sommes très fiers de ce prix. Il salue l’engagement de nos équipes depuis plusieurs années. J'espère qu'il inspirera d'autres entreprises à prouver, de manière concrète et réaliste, qu'il est possible d'agir. Nous ne disons pas qu'il faut tout révolutionner, mais qu’il est important de franchir des étapes tangibles chaque année. Bien sûr, nous pourrions choisir l'inaction, attendre qu’une avalanche de règlements nous rattrape… mais est-ce vraiment ce que nous voulons ?
*Le scope 3 regroupe toutes les autres émissions de gaz à effet de serre liées à d'autres étapes du cycle de vie du produit : approvisionnement, transport, utilisation, fin de vie…